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Introduction

             "En ce temps, les femmes rêvaient et les hommes, certains du moins, s’employaient a vivre des rêves des femmes. Jules Jaluzot étainet de ceux la quand il ouvrit a l’embarcadere st Lazare, le 3 novembre 1868, un grand magasin. Quelques années plus tôt, les boulevards dont Haussmann achevait la percée, une piece de theatre s’étaient taillée un vif succes populaire. Elle s’appelait Au Printemps. C’est tout simplement que Jules Jaluzot en fait son enseigne." (tiré de l'article Au bonheur des Jules et des Juliettes)La naissance des grands magasins a représenté un grand tournant dans le secteur tertiaire en France. En 1852, l’année de la fondation du premier grand magasin parisien, marque le début du commerce moderne français et du commerce mondial. Si aujourd’hui les grands magasins sont des temples de la consommation, nous pouvons nous interroger Comment les Grands Magasins ont évolué dans la société de leur création à l’heure actuelle? Nous éclaircirons cette question à travers l’émergence des grands magasins, leur évolution puis enfin nous étudierons les grands magasins aujourd’hui.

- Comment les Grands Magasins ont-ils évolué dans la société de leur création à l’heure actuelle?


I/ L'émergence des Grands Magasins au XIXe siècle

1) Le contexte historique
  

 

Les Grands Magasins ont été crées sous le Second Empire, pendant les aménagements de Paris entrepris par le baron Haussmann.
Avant l’apparition des Grands Magasins, les anciens commerces étaient des boutiques où tous types d’article était disponible, le choix était multiple et varié : électroménager, alimentation, tissus, le service… La concurrence etait quasiment inexistante et les prix etaient fixés a la tete du client Progressivement, on sélectionne les articles, et crée des rayons distinctifs.
Le Printemps, naît à Paris en 1865 sous la direction de Jules Jaluzot (ancien de comptoir au Bon Marché). Le Printemps s’annonce parmi le plus élégant des Grands Magasins qui fleurissent à Paris. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle.. Jaluzot conçoit le magasin qui n’a ni la taille, ni l’architecture de celui que l’on connaît aujourd’hui mais qui reste le magasin le plus moderne de son temps qui offre la marchandise la plus variée sous un même toit. Il profite des transformations urbaines, pour installer sa«cathédrale du commerce» dans un quartier en pleine expansion. En 1881, le Printemps qui était éclairé au gaz, est dévasté par un incendie. En quelques mois, un nouvel édifice est reconstruit. Couvrant une superficie de 3000m², son éclairage est confié à une technique innovante, «l’électricité». Devant le succès de l’ancien magasin, un nouveau de 5000m² est construit en 1905.Jules Jaluzot, du fondateur du Printemps n'oubliera pas "ces innovations qui marquent le passage de l'ère des boutiquiers à celle des Grands Magasins".
Du point de vue architectural, les Grands Magasins sont "de véritables cathédrales du commerce moderne" (Zola)."Le palais était construit, le temple élevé à la folie dépensière de la mode. Il dominait, il couvrait un quartier de son ombre." Ecrit également Zola dans son roman Au bonheurs des dames.En effet, l' architecture du 2nd Empire se caractérise par un décor ornemental (sculptures, façades…) qui donnent l' aspect d' un décor de théâtre .En rénovant Paris, le baron Haussmann cherche à imposer des images de modernité. À travers les immeubles, il remodèle le pays qui devient davantage urbain et représentatif de la place de la bourgeoisie dans la société du 2nd Empire.
Nouveau À Lyon, le Grand Bazar est mis en place par Perrot en 1885 après avoir racheter les locaux du magasin "A la ville de Lyon", crée en 1857 par Jean Dabonneau, qui avait fait faillite. Comme le Printemps, le Grand Bazar est un parfait exemple de l'expansion des Grands Magasins à la fin du XIXe siècle lié aux révolutions industrielles. En effet, elles ont bouleverse la conception du commerce notamment a travers l'essor de l'industrie textile, le développement des transports et leur centralisation, la fabrication en série ainsi que l'augmentation du niveau de vie ont bouleversés leur fonctionnement. La naissance des grands magasins a bouleversé les habitudes avec, grâce à l' augmentation de la production et la multiplication des services à la clientèle, le développement des entrées libres, le droit d' entrer sans acheter, les prix fixes plutôt que les marchandages des ventes à petit bénéfice pour regonfler les ventes, acceptation des "rendus" qui préfigurent la garantie des produits, des ventes par correspondance (premier catalogue), des ventes spéciales ainsi que le développement de la publicité ou encore l' amélioration de l' éclairage.
Il faut souligner ainsi les passages où Zola insiste sur le caractère gigantesque de l'entreprise, sous ses trois aspects : les bâtiments, les étalages surchargés, la foule qui s'y presse." Cependant, les magasins vivaient, du monde assiégeait les ascenseurs, on s' écrasait au buffet et au salon de lecture, tout un peuple voyageait au milieu de ces espaces couverts de neige."
Ces modifications ont permis de répondre aux nouveaux objectifs des Grands Magasins : mettre à la porté du plu grand nombre, un maximum de produits. Les Grands Magasins illustrent parfaitement ces idées.Par ailleurs, les magasins se spécialisent en 7 secteurs (homme, femme, enfant, beauté, lingerie, accessoires, maison) et mettent en place de nouveaux service dont l' objectif est de "faciliter la vie du client" (carte Printemps, Accueil, retouches gratuites, vestiaires, encaissements rapides, achats groupés, liste de mariage, personnel en uniforme).Quand au personnel des Grands Magasins, il s'agit principalement des femmes (90%). Enfin, on peut dire qu' à la fin du XIXe siècle les Grands Magasins ont connus une expansion importante et sont toujours à la recherche d'innovations originales e susceptibles de croître encore l'ampleur de leur commerce, comme avec des marchandises de plus en plus exotiques (que les chefs de rayons achètent dans des foires internationales).
(Historiquement, les Grands Magasins sont nés de l' abolition des corporations (loi de chapelier de 1791) qui interdit de vendre des produits autres que ce qu'ils avaient fabriqués.Par ailleurs, en plus de la concentration des commerces dans le centre ville dont les transports en commun furent, sous la Restauration, des agents actifs, le développement des premiers ascenseurs des premières fenêtres horizontales (au Bon Marché notamment)., des premières fondations à air comprimé pour un bâtiment civil (au Printemps) sont aussi des facteurs de l'essor des Grands Magasins.)

 

2) La perception de Zola

A) Du roman à la réalité

Au Bonheur des Dames apparaît pour la première fois dans Pot-Bouille. C'est un magasin de nouveautés que rien ne distingue d' autres magasins du quartier sinon la présence d' un vendeur aimable qui fait des rêves d agrandissement pour la petite boutique de Mme Hédouin. Ce jeune homme très actif, Octave Mouret, est prédestiné par Zola depuis 1871, à devenir le héros d' un roman sur le haut commerce. Le Vieil Elbeuf, dont la propriétaire est Baudu, ancien commis qui pense à donner sa fille Geneviève à son employé Colomban, comme lui-même a obtenu de son patron la main de sa femme.
Mais cet aspect vieillot et étriqué des boutiques autrefois, ces mœurs patriarcales ne sont évoqués par Zola dans son roman du haut commerce que pour créer le contraste avec le magasin tentaculaire, colossal et futuriste qu' Octave Mouret est en train de construire.
Les Grands Magasins modernes, en effet, n'existent guère que depuis une trentaine d' années quand le romancier se met à écrire son roman. C'est donc un sujet neuf qui s'offre à un auteur voulant montrer les aspects nouveaux d' une époque qu'il sent en pleine évolution.

Un univers d' objets
On retrouve dans le magasin, le désir de totalité : toutes les étoffes, toutes les dentelles, les tapis de toutes origines. Le désordre crée en hâte au dernier moment par Mouret avant sa grande vente inaugurale du 14 mars est un désordre artificiel, inventé pour "vaincre la femme".
Par la description des trois journées de grandes ventes, celle du 10 octobre 1864 pour les nouveautés d' hiver, du 14 mars 1866 pour les nouveautés d' été, de février 1869 pour le blanc, l' auteur va ponctuer le rythme de croissance du grand magasin et concilier les exigences du romancier et celles du classificateur. L'inventaire se fera ainsi progressivement et de façon dynamique et vivante.

La commercialisation du désir
Une des armes de Mouret pour conquérir la femme est la publicité : " Le Bonheur des Dames sautait aux yeux du monde entier, envahissait les murailles, les journaux, jusqu' aux rideaux des théâtres."
Le B.D se présente aux yeux des femmes comme "un temple élevé à leur gloire". De fait l' érotisme diffus de toute l' œuvre tient surtout à une sensualité de l' étoffe, de l' accessoire féminin…

Violence des instincts
" Tous n' avaient qu' une idée fixe : déloger le camarade au-dessus de soi pour monter d' un échelon, le manger s'il devenait un obstacle.".
Denise va rompre cette chaîne infernale, car elle devient première dans un rayon de costumes pour enfants créé pour elle.

Zola souhaite montrer le triomphe de l' activité moderne, en faisant apparaître les chiffres de recettes afin de montrer la prospérité du Bonheur des Dames. Et à l' intérieur de l' immense ruche, dans les allées et venues de la foule des clients, c'est la joie de a vie qui s'exprime : prospérité des vendeurs intéressés par la guelte, gaieté des dames qui trouvent leur bonheur dans un choix immense d' articles toujours renouvelés, vendus moins cher par suite de leur extrême diffusion et dans la découverte des mille aspects de la mode.
"Je veux dans Au Bonheur des Dames faire le poème de l' activité moderne. Donc changement complet de philosophie : plus de pessimisme d'abord, ne pas conclure à la bêtise et à la mélancolie de la vie […]. En un mot, aller avec la siècle, qui est un siècle d' action et de conquête."
Zola

Et c'est justement pour décrire une réussite plus éclatante qu'il exagère quelque peu les chiffres et prends quelques libertés avec sa documentation en accélérant la rapidité du succès et en donnant au Bonheur des Dames un rythme de croissance que dément parfois les documents comptables du Bon Marché à cette époque.
Mouret a de la chance d' arriver à Paris au moment où la ville fait "peau neuve", du moins rues neuves au moment ou sont tracées sous l' impulsion d' Haussmann, de larges avenues qui désenclavent les différents quartiers. Mouret a aussi la chance de découvrir un Paris qui , dans ses métamorphoses, avec ses maisons éventrées pour faire naître un nouvel urbanisme, offre aux commerçants dynamiques de merveilleuses possibilités d' agrandissement ; la chance, enfin de pouvoir recueillir des capitaux auprès de banques nouvelles ou rénovées sous le Second Empire, qui pratiquent une politique hardie d' investissement et de crédit.
Zola montre , dans la gravure des réclames, le magasin agrandi "pareil à l'ogre des contes dont les épaules menacent de faire craquer les nuages" et, sans que le mot soit prononcé, la figure de l'ogre est aussi évoquée par lui à propos des vendeuses " toutes mangées par le métier avant quarante ans", dans "cette consommation effroyable de chair que les grands magasins faisaient chaque année".
Un réseau d' images bien différentes se met progressivement en place pour amplifier peu à peu le motif central de la "cathédrale du commerce moderne" (chapitre IX). Un ensemble de métaphores cohérentes, "l'immense nef", "les bannières de la procession", " l' autel de la religion du blanc", "la chapelle blanche" va imposer l' idée d'une religion nouvelle , et le thème, à la fin du livre, va être orchestré par des images de blancheur, de clarté de lumière qui, d' abord ajoutées aux images maléfiques de la machine vont peu à peu les effacer.

Personnages
Le personnage le plus important du roman n'est autre que le grand magasin lui-même, qui tient le rôle de monstre dévorateur. Personnage fascinant qui détermine la vie, les actions, la destinée de tous les autres.

- Octave Mouret
Dans un premier temps, nous savons que Mouret est un homme à femmes, il les côtoie, les rencontre, et apprend à les connaître. C'est là que son génie intervient : il a l'idée d'un magasin de nouveautés car il sait que ce sont les nouveautés qui, à coup sûr, séduisent les femmes, et qui éveillent en elles le désir de se les procurer. C'est ainsi que nous retrouvons cette idée de désir de nouveautés

- Denise
Dès son arrivée à Paris, les vitrines du B.D exercent sur elle une véritable fascination. Elle restera toujours dans l' orbite du grand magasin. Plus tard, au faîte de sa puissance,elle ne sera pas une simple associée, mais fera doucement entrer la gestion du grand magasin dans la voie moderne des protections sociales.

- Les Boutiquiers
Les Baudu sont particulièrement exaspérés du fait de leur attachement aux pratiques commerciales traditionnelles, et souhaitent que leur boutique reste telle qu’elle est. Plus tard dans le texte, certains membres de leur famille vont eux-mêmes succomber à cet acharnement et à ce désespoir, voyant le grand magasin provoquer alors petit à petit leur totale faillite.
Victimes de la crise, les boutiquiers sont déstinés à mourir de leur attachement au passé

- Les clientes
Elles représentent l' enjeu. Il faut les attirer, les conquérir, les retenir, ou disparaître. Les clientes conditionnent l' avenir du commerce mais elles-mêmes sont avides du présent. Parmi ces clientes l' une a un statut spécial. Mme Desforges tout à la fois amante et pourvoyeuse de fonds, épisodiquement acheteuse.
La fille de Mme Marty qui marche sur les trace de sa mère, les enfants de Mme Bourdelais, Jean et Pépé, les "enfants" de Denise qui viennent aussi s' habiller au B.D, tous sont là pour montrer qu'une jeune génération de consommateurs enthousiastes est prète à prendre la relève, que le succès du Bonheur ne sera pas éphémère et que la naissance des grands magasins ouvre l' ère de la société de consommation.

Comme à l' accoutumée, le romancier allait associer les deux démarches essentielles de son travail créateur, la confection d' une Ébauche, et la recherche d' une documentation.
Après l' Ébauche, le Dossier préparatoire, comprends "Notes sur le Bon Marché", des "Notes sur le magasin du Louvre", des fiches sur les personnages, des plans de chapitres, des extraits de catalogue, des dessins de rues et des descriptions de façades des tableaux documentaires sur l' expansion des Grands Magasins qui ont été utilisés par le romancier. Il s'est inspiré de Boucicaut, le fondateur du Bon Marché en 1822, et peut-être de Jaluzot, fondateur du Printemps en 1865, pour le personnage de Mouret, et de Marguerite Boucicaut, préoccupée de réalisations sociales, pour créer le personnage de Denise.
La carrière et les initiatives d' Octave Mouret rappellent celle de Boucicaut, qui avait fondé le succès du Bon Marché sur de nouveaux procédés de vente : concentration des marchandises les plus diverses en un lien unique, vente à prix marqué et à petit bénéfice, rapidité de rotation du capital, publicité..

Deux remarques surtout s'imposent , pour caractériser le travail de mise en place effectué par le romancier : il a voulu donner une impression de gradation par la mise en vente des nouveautés d' hiver" , "la mise en vente des nouveautés d' été" et l' "Apothéose finale" avec "la mise en vente du blanc".

 


B) Analyse de texte

Introduction
Au Bonheur des Dames est un roman d’Émile Zola publié en 1883. Il représente le onzième volume de la série les Rougon-Macquart "Histoire Naturelle et Sociale d'une famille sous le Second Empire". Au Bonheur des Dames est l'histoire d'un grand magasin issu d'une boutique installée depuis le début de siècle rue Neuve-Saint-Augustin à Paris qui a d'abord dévoré le pâté de maisons. Le roman entraîne le lecteur dans le monde naissant des grands magasins, l’une des innovations du Second Empire. Dans ce passage du chapitre 3, Zola, ou plutôt Octave Mouret nous dépeint une véritable lutte guerrière dans l'effervescence et la cohue du Grand Magasin.
Zola a t-il écrit un documentaire romancé sur la naissance du nouveau commerce?
Nous allons tout d'abord étudier… Et enfin…

Plan

I) Un Grand Magasin vu comme un champs de bataille
1) Une lutte guerrière et triomphante
2) La femme, un ennemi encerclé
3) Épopée d’un grand magasin

II) Le regard du romancier sur son personnage
1) Mouret, un général de guerre et un conquérant
2) La femme, victime d’un stratagème commercial



I) Un Grand Magasin vu comme un champs de bataille

1) Une lutte guerrière et triomphante

Octave Mouret mène une véritable lutte guerrière. Effectivement,Zola nous donne l’ impression d’assister à cette lutte par le champ lexical de la guerre et du triomphe, “notre triomphe”, “puissance décuplée”, “grande révolution”, “lutte”, “agonisait”, “chair et de sang”. Le vocabulaire du commerce est transformé en vocabulaire guerrier, “la concurrence’” qui fait allusion à l’ ennemi, “coup de fortune”, qui suggère une prise d’ assaut, “se soutenant et se poussant”,évoquant les mouvements violents des guerriers, “puis tombait” qui fait allusion à une chute, à l’ effondrement d’un guerrier sur le champ de bataille.
Vendre, principal objectif du Grand Magasin, devient un véritable volontarisme guerrier. On observe la forte présence du verbe vendre, suggérant la détermination du conquérant Mouret, “on vend ce qu’on veut, “on sait vendre”, “un tissu vendu”, “une vente”. Le vocabulaire dynamique et énergique nous dépeint une bataille sanglante et brutale, notamment par les termes “à l’oeuvre”, “se poussant”, “brutal”, ainsi que par l’intermédiaire des termes hyperboliques “grande”, révolution”, “trouvaille”. Mouret, de sa stratégie commerciale, découle une véritable polémologie.

 

2) La femme, un ennemi encerclé

La femme se trouve encerclé par un entassement d’ articles contre lequel elle ne peut fuir et est contrainte d’ acheter. Cet ennemi encerclé est réduit à un véritable objet, exprimé notamment par l’expression “la cliente se trouvait prise”. Ce verbe à la forme passive montre la femme comme un être totalement piégé et victime condamné à acheter comme le souligne “achetait ici l’étoffe, plus loin le fil, ailleurs le manteau”. Également les verbes “s”habillait”, “tombait”, “cédait”, nous dépeignent une femme victime et impuissante qui se soumet implicitement aux exigences de Mouret.
A la fin du texte, la réplique prononcée au discours direct par Octave Mouret “J’ai la femme” place grammaticalement parlant la cliente comme complément d’objet direct de la phrase dont Mouret est le sujet. Autrement dit la femme est alors l’ objet de Mouret, elle est totalement réifié. De plus est exprimée, une certaine insouciance et désinvolture chez la femme, par les termes “inutile”, “joli”, “tombait dans des rencontres imprévues”. La femme témoigne d'une faiblesse, et s'abandonne totalement aux folies de la dépense.

3) Épopée d’un Grand Magasin

L’ épopée du Grand Magasin suggère la soif de pouvoir de Mouret, sa volonté d’embellir son magasin en une véritable puissance. Pour cela on observe un cheminement du Grand Magasin au point de vue de son ampleur par l’arrivée de nouveautés qui bouleversent véritablement le Grand Magasin, notamment avec “nouveau commerce”, “puissance décuplée”, “nouveautés”, “trouvaille”, une promenade”.
En outre on distingue la marque du registre épique par les termes suivants, “triomphe”, “puissance”, “célébra”, “grande révolution”, “trouvaille”, “engagée”. Mouret en exagérant fortement, nous donne l’impression d’ engager une véritable lutte acharnée, tout en incarnant le héros de l’ histoire.
De plus, l’emploi de phrases exclamatives contribue à cette impression de surnaturel et de prodigieux, ce qui suggère le véritable triomphe du Grand Magasin, notamment avec “on vend ce qu’on veut, lorsqu’on sait vendre!”, “J’ai la femme, je me fiche du reste!”.
Zola éprouve une véritable fascination pour ce héros, le personnage de Mouret.


II) Le regard du romancier sur son personnage

1) Mouret, un général de guerre et un conquérant

Mouret, dans ce passage apparaît tel un conquérant menant une fine stratègie afin de piéger son ennemi, la femme.
Tout au long du texte, c’est le stratège qui parle, qui nous dépeint l’essor de son magasin, qui nous dresse le tableau de ses ruses et de ses manoeuvres. En effet, le texte débute et s’achève au discours direct malgrès un passage au discours indirect. Mouret, en plus de diriger le Bonheur des Dames, nous décrit lui-même l'essor de son magasin, il apparaît véritablement comme le roi des affaires. On remarque le volontarisme guerrier du personnage, qui est exprimé tout au long du texte. En effet, à travers les termes "on veut", "on sait", "triomphe", est suggéré le déterminisme et l'acharnement d' Octave Mouret.
Octave Mouret , un des personnages principal semble incarner un véritable héros de ce roman. Il se rapproche fortement à la figure emblématique d' Alexandre le grand, un des personnages les plus célèbres de l’Antiquité et l’un des plus grands conquérants de l’histoire. En effet le volontarisme guerrier du personnage mène à une véritable lutte sans merci, "triomphe", "puissance décuplée", "célébra", "connus", "grande révolution des nouveautés", "fortunes", "chair et du sang", "boulversait".
De plus Octave Mouret semble incarner un parfait Dom Juan, à l'abord, ce personnage semble très séducteur et enjôleur avec les femmes, il détient le pouvoir de prédire leurs attentes et de satisfaire les envies capricieuses de "Parisienne affolée". En effet, il semble détenir les qualités d'un bon orateur afin de mieux piéger , manipuler les femmes, et les faire ronronner de plaisir, il lui arrive notamment de les appeler ses "petites chattes". L'incarnation de ce Dom Juan est exprimée à travers les termes "verve provençale", "phrases chaudes qui évoquaient les images" et une allitération en V qui évoquent son caractère envoûteur et charmeur.

2) La femme, victime d'un stratagème commercial

Implicitement, la femme est exploitée et devient un véritable objet malmené et manipulé.
Le système de l' entassement des marchandises, notamment "puissance décuplée de l' entassement", "toutes Les marchandises accumulées", "se soutenant et se poussant", également par l' adverbe "toujours" qui souligne cette impression de totalité, de finitude obligeant la femme à acheter.
La répartition des marchandises est un désordre prémédité, représenté notamment par les adverbes de lieu "ici", "plus loin", "ailleurs".
Le bon marché attire la femme, la marque en chiffres connus la tranquillisent. Ce bon marché est représenté par "plus léger bénéfice possible", "aucune tricherie", "opérations courantes", "régulier" attirant ainsi la femme sur des marchandises abordables lui permettant de multiplier ses achats. Le magasin se dispute la femme, qu'il prend au continuel piège de leurs occasions, après l'avoir étourdie devant leurs étalages. Le stratagème commercial a pour objectif de réduire la femme à une victime puisqu'elle succombe fatalement, prise d'une fièvre acheteuse

Conclusion

Pour conclure, nous avons étudié le chaos et la confusion qui règnent au Bonheur des Dames, ainsi que le regard posé par le romancier sur ses personnages. Poème de l'activité moderne, Le Bonheur des Dames semble incarner un temple du commerce propre au 2nd Empire. Toutefois Zola écrit à Frantz Jourdain "Votre rêve superbe d'un grand bazar moderne ne s'applique pas à mon magasin". Zola semble avoir romancé son histoire grâce à son dénouement heureux et embellit quelque peu ses descriptions.



II) L'évolution des grands magasins au cours du XXe siècle

1) Une période historique favorable au développement des Grands Magasins
Grâce aux révolutions industrielles, le secteur tertiaire se développe fortement avec la multiplication des échanges facilités par multiplication des moyens de transport.
Les élites bourgeoises (grands propriétaires…) développent, durant l’entre deux guerres, le souci du paraître et le goût du luxe en calquant sur l’aristocratie.
Le développement des Grands Magasins est remarquable à travers différentes mesures qui sont prises pour améliorer leur fonctionnement. On constate alors des initiatives entreprises pour les avantages sociaux avec une création de l' épargne pour la clientèle et le personnel. En 1906, G. Laguionie, propose une caisse de retraite, de secours et de prévoyance ainsi que des congés pour les salariés des Grands Magasins.
On constate aussi des améliorations pour les clients telles que l' instauration de prix fixes, d'une entrée libre même pour les traducs la création de catalogues, de crédit et la mise en place d'un service de livraison à domicile et on remarque aussi l' apparition de la publicité en provenance des Etats-Unis. Ces améliorations s'accompagnent de l' apparition des premiers mannequins qui révolutionnent l'art de la vitrine. Les vitrines de mode sont éblouissantes et c'est le début des vitrines de noël.

Les comparaisons avec la nature agrandissent le magasin, dans une sorte d' apothéose, aux dimensions de l' univers. " Ensuite, les galeries s' enfonçaient, dans une blancheur éclatante, une échappée boréale, toute une contrée de neige, déroulant l' infini des steppes tendues d' hermine, l' entassement des glaciers allumés sous le soleil." écrit Zola.

D'autre part, on assiste à une diversification de la vente liée à la fabrication en série. La création des rayons de sport et de loisir s'effectue ainsi que celle des rayons destinés aux sucreries.
Mais il y a un essor de la concurrence qui entraîne une crise commerciale. Le commerce traditionnel ?? À cause des Grands Magasins, riposte par la concentration : d'abord l'échoppe puis la boutique.
Les nouvelles formules avec l' entrée libre démocratisent le bourgeois et embourgeoisent le prolétaire. Il s' agit du pouvoir d'achat mis à la portée de tous.

1° Le Grand Bazar, les prémices et le développement d'un grand magasin.

L'évolution du Grand Magasin es visible à travers un aménagement qui comprend un élargissement de la gamme d'article, une spécialisation vers la clientèle modeste accentuée et un recours à la publicité.
Le Grand Bazar entreprend quatre actions spécifiques :
On assiste à une multiplication des rayons et à une diversification des produits, allant de la simple étoffe aux accessoires d'hygiènes accompagnés par une démonstration de techniciens, de plus une extension de l'espace de vente est entreprise, un agrandissement du sous-sol, mais aussi un agrandissement vers le haut s'effectuent, on compte 6 niveaux au total. Cet élargissement des locaux entraîne une colonisation du voisinage ensuite le développement d'une vocation conviviale et festive est lancée, la clientèle, essentiellement la femme peut se divertir au sein du magasin.

"Elle plongeait les mains dans ce flot montant de guipures, de malines, de valenciennes, de chantilly, les doigts tremblants de désir, le visage peu à peu chauffé d'une joie sensuelle." écrit Zola.

Le Grand Bazar se transforme alors en haut lieu de la sociabilité lyonnaise. On peut y passer une journée entière sans s'y ennuyer. Par ailleurs, une extension du service des livraisons est mise en place, le Grand Bazar peut satisfaire une clientèle venant de plus de 200 communes aux environs de Lyon.

Les images de la machine reviennent dans tout le roman d' une façon obsédante.
" Il sentait, à ses pieds, la machine se mettre en branle, s'échauffer et revivre, depuis les caisses où l' or sonnait, depuis les tables où les garçons de magasin se hâtaient d' empaqueter les marchandises, jusqu' aux profondeurs du sous-sol, au service du départ, qui s'emplissait de paquets descendus, et dont le grondement souterrain faisait vibrer la maison." Écrit Zola lors de l'essor du Grand Magasin.

De surcroît une politique de recrutement exigeante s'impose. Beaucoup de règles et de contraintes pour recevoir les clients sont nécessaires, telles que la courtoisie, le port d'un costume noir et d'une chemise blanche. De plus, le personnel dirigeant reste à l' affût de la moindre innovation et prospecte tous les marchés pour assurer des approvisionnements de qualité et de meilleur coût. C'est une façon de résister à la concurrence.
Enfin, c'est durant la Première Guerre Mondiale, que le Grand Bazar prend un rang d' institution nationale ou presque. Il adapte sa politique du personnel aux contraintes. La mobilisation d'une partie importante de ses employés l'oblige à recruter de plus en plus de femmes : celle-ci dépasseront la moitié de l' effectif. Parallèlement, le Grand Bazar finance des œuvres caritatives. Il participe de manière plus directe à l' effort de guerre en se rangeant par les fournisseurs des autorités civiles et militaires, aussi bien anglaises qu'italiennes, américaines ou françaises.
En revanche, Le Grand Bazar souffre de différents problème. Premièrement au niveau de son personnel, le magasin manque de jeunesse, surtout au niveau des postes de responsabilité. Cela entraîne un blocage dans la carrière des jeunes cadres dynamiques. La moyenne d' âge est de 60 ans. En outre, les vols se multiplient et représentent 10% du chiffre d'affaire du magasin. Un recrutement d' inspecteurs et de comptables s'impose. Enfin, le développement de la gamme d'articles sans limitation provoque une gestion des stocks et des inventaires difficiles.
Les dernières rénovations apportées aux grand bazar ont été la destruction des bâtiments et une reconstruction afin de les rendre plus modernes. Le grand bazar meurt alors et cède sa place au magasin monoprix.

2) L'évolution par les affiches
 
Si l'affiche publicitaire s'épanouit à la fin du XIXe siècle, l'idée cependant est ancienne puis dès l'Antiquité romaine, des tablettes annonçaient des ventes ou des manifestations théâtrales. Néanmoins, les affiches se multiplient dans la presse à partir de 1830, lorsque Girardin vend un journal moins cher grâce à la publicité. Celle-ci diversifie ses supports – vignettes, cartes, éventails... – tandis que l'affiche s'inscrit dans un nouveau paysage urbain bouleversé par les grands travaux de Haussmann.
L'illustration parue dans l'album du Figaro le 25 décembre 1885 montre les différents types de support utilisés à l’époque notamment les affiches placardées sur les murs ou encore les slogans inscrits sur les façades. On peut donc dire que ces supports n’ont pas disparu même si les médias ont également leur rôle aujourd'hui.
Les cartes publicitaires pour les grands magasins au XIXe siècle représentent essentiellement l’architecture des commerces. La perspective permet de donner une impression de longueur, d’ampleur; En outre, les façades des grands magasins se caractérisent par l’opulence des ornements et des décoration, ce qui participe a attirer la clientèle. A cette époque les affiches semblent concerné uniquement les milieux sociaux les plus élevés, alors que la publicité actuelle implique toutes classes sociales.
La grande époque de l'affiche publicitaire commence à partir de 1890 et il n'est pas surprenant, de constater parfois une certaine rivalité entre le texte et l'image ou bien des slogans qui frôlent l'exagération. L'objectif des magasins est de se différencier de la concurrence vive en cette fin de siècle, ainsi s'expliquent les très fréquentes mentions d'expositions, d'agrandissements, d'inaugurations pour renouveler sans cesse la curiosité du public.
En 1990 le printemps focalise sa publicité sur les jambes “ Des jambes oui mais quelles jambes : 1m05 pour 1m90, un poids d’ensemble de 56 kilos!Pourquoi des jambes? Le concept des jambes permet de se prêter a de nombreuses interprétations et d’interpeller toutes les femmes sans distinctions.Pour annoncer la fête du 125ème anniversaire , les jambes vont s’habiller d’aériennes mousselines bleues, s’envelopper d’imprimé zèbres ou léopards pour parler du monde qui bouge. Pour les soldes la multiplicité et la variété des jambes nous entraîne d’un pas décidé vers les bonnes affaires. Elles vont au printemps parce qu’il pense etre adapté à leurs besoins, à leurs envies du moment. Symbole de l’élégance et de la féminité, cette image de deux jambes sans corps possèdent un coté impertinent."

III) Les grands Magasins dans la société contemporaine


A Lyon, le Printemps s’appela jusqu’en 1938 « Les 2 passages ».
Le Printemps de Lyon fut totalement rénové en 1992.

En Mars 1991, à Paris, le Printemps met en place un magasin pour hommes, branche du Printemps à part entière dédiée à l’Homme.

1) Que sont les Grands Magasins aujourd'hui?
La définition donnée par l’Association Internationale des Grands Magasins (AIGM) décrit les grands magasins comme des surfaces de plus de 2 500 m2 et disposant d’un assortiment large et profond dans différentes familles de produits. Ils sont généralement implantés dans les centres villes et s’étendent sur plusieurs étages. Des différences apparaissent entre grands magasins selon leur localisation et les entreprises qui les exploitent.

La stratégie de positionnement varie selon les enseignes, leur localisation et la concurrence face à laquelle des grands magasins ont dû faire face. Leur positionnement peut se définir autour de 2 axes principaux : l’assortiment et le prix.

- L’assortiment : face à la concurrence, notamment celle des GSS (Grandes Surfaces Spécialisées) les Grands Magasins, ont été contraints de restructurer leur assortiment (fin des produits lourds, difficiles à transporter ou encore des produits vendus en grande quantité dans les GS ; Le Grand Magasin a évolué vers une formule multi spécialisée et non plus généraliste.
Certains groupes ont mis en avant quelques segments : accessoires de luxe, de la parfumerie, de la bijouterie, des chaussures et de la beauté, alors que les autres rayons se trouvent souvent quelque peu négligés.
- Le prix : les chaînes de Grand Magasin se différencient aussi par leurs prix. On observe de nombreuses différences selon les enseignes.
Certaines vendent à des prix élevés mais proposent à leurs clients des parques de qualité et leader de la mode (Printemps). Ces magasins mettent à disposition un vaste choix et accueillent de grands créateurs mondiaux de la mode pour embellir leur image de mode. L’atmosphère est également plus soignée et est ainsi en cohérence avec l’image recherchée (ex : vitrines de Noël et notamment celle du Printemps Haussmann).
D’autres enseignes ont en revanche choisi une gamme de prix plus basse (Monoprix). Ces produits sont tout de même de qualité et à la mode. Grâce à un nombre croissant de références, exclusives à l’enseigne et vendues moins cher que les autres, ces magasins ont réussi à améliorer leur taux de marge et à fidéliser leur clientèle.

Compte rendu du rendez-vous avec Mr Alain de Campigneulles, coordinateur commercial du Printemps Lyon
Les grandes valeurs du Printemps sont de, proposer la meilleure offre possible grâce aux exclusivités et d' entretenir une relation privilégiée avec le client dans l’objectif de faire en sorte que le Printemps devienne LE Grand Magasin de référence et mondialement, le plus grand.
Les ventes sur internet n’ont pas eu un impact important sur le Printemps. En effet l’année 20008/2009 voit la progression de son chiffre d’ affaire atteindre son paroxysme. De plus internet ne remplacera jamais le « toucher, sentir, essayer » propre au Grand Magasin. Le Printemps ne nie pas l’hypothèse d’un éventuel site marchand, mais il privilégie malgré tout la relation client-vendeur.
Le Printemps favorise les publicités pleines pages dans la presse magazine, malgré leur coût élevé. En revanche, dans la presse quotidienne, les affiches sont des demi pages uniquement en longueur notamment dans le Progrès afin de faire apparaître les promotions. La publicité apparaît dans les magasines le Elle, Le Progrès, 20 minutes (presse gratuite).
Les mannequins et photographes du Printemps sont reconnus internationalement puisque les mannequins posent avant tout pour les enseignes Givenchy et Louis Vuitton. Les affiches représentent tout d’abord la femme mode dans son intégralité, prenant différentes postures, portant ainsi les vêtements de l’enseigne, en outre le caractère de la femme.
Le Printemps Haussmannien est le pilier de l’enseigne, puisqu’il représente 45% du chiffre d’affaire total. Il existe 17 Printemps au total en France, dont Le Printemps Haussmann. Ci-dessous la liste des Printemps en fonction de leur chiffre d’ affaire : Paris>Toulon>Lyon>Strasbourg>Marseille>Rouans>Rennes>Nancy>Messe>Poitier>Le Havre>Parville (10m², le plus petit, mais va s’agrandir prochainement).
Les Printemps de Brest, Camps,Tours, Andorre, de l’ Arabie-Saoudite, Japon sont des affiliés, c’est à dire qu’ils sont totalement indépendant mais ont le droit d’utiliser l’image du Printemps et ne respectent pas toujours la volonté de l’enseigne. Ils appartiennent à des particuliers.
Le rayon qui connaît le plus grand succès est celui de l’accessoire, regroupant la bijouterie, l’horlogerie, la bagagerie, les chaussures, et la maroquinerie appartenant à l’espace Femme.
Le rayon le plus rentable est celui de l’homme étant donné que tous les articles appartiennent au Printemps. Pour l’homme, le Printemps achète tous les articles pour une meilleure performance et une meilleure rentabilité alors que chez la femme, les articles n’appartiennent pas réellement au Printemps, les marques louent un espace au Printemps.
Il en découle 2 grands modes de gestion d’un Grand Magasin :
Achat en ferme, achat des produits directement aux marques
Achat en concession, location des marchandises

2) L'influence des Grands Magasins sur la société actuelle
Aujourd’hui les Grands Magasins attirent de plus en plus une part importante de la société, venu d’horizons sociaux différents. On remarque en effet que la clientèle des grands magasins est constituée d’individus issus de toutes les strates sociales allant des grands bourgeois au simple ouvrier. Si aujourd’hui les clients des grands magasins sont plus nombreux, nous pouvons nous demander ce qui attire cette clientèle qui constitue un potentiel d’achat grandissant.
Le confort, atout majeur de la vente, est apprécié à l’unanimité par les clients. Il est proposé au sein des grands magasins à travers l’espace de vente, la disponibilité des vendeurs mais aussi à travers la liberté permise aux acheteurs. Cette liberté se manifeste par le droit de flâner au milieu des rayons sans nécessairement se sentir obligé d’acheter en raison de la présence d’un vendeur. Ces rayons proposent une large gamme d’articles.
La clientèle apprécie effectivement cette variété de produits qui s’illustre par la présence de marchandises qui s’échelonnent des vêtements à la verrerie. Cette diversité se résume par la présence de nombreux produits, concentrés dans un même magasin. Cela permet un large choix d’articles et favorise ainsi une consommation croissante.
On peut constater que les dépenses des clients varient en fonction des différents périodes de l’année. Les plus favorables se répartissent entre les périodes des soldes, les fêtes de noël, la période estivale ou encore les vacances scolaires.
En définitive, les grands magasins misent sur la croissante fidélité de la clientèle. Pour cela ils s’attardent sur le bien être des clients au sein du magasin, en favorisant la diversification de la gamme d’articles, le confort et une politique de vente reposant en partie sur les périodes de l’année qui permettent des achats massifs.
Aujourd’hui, avec l’essor des médias, plus particulièrement internet, les ventes en ligne se multiplient. Ainsi le développement des nouveaux moyens de vente sur le net, qui proposent des prix défiant toute concurrence pour des produits équivalents, peut-il entraver le futur des grands magasins?

Conclusion générale :

Depuis le XIXème siècles les grands magasins ont connu un essor important.

Les Grands Magasins ont été crées sous le Second Empire, pendant les aménagements de Paris entrepris par le baron Haussmann.
Avant l’apparition des Grands Magasins, les anciens commerces étaient des boutiques où tous types d’article était disponible, le choix était multiple et varié : électroménager, alimentation, tissus, le service… La concurrence etait quasiment inexistante et les prix etaient fixés a la tete du client Progressivement, on sélectionne les articles, et crée des rayons distinctifs.
Le Printemps, naît à Paris en 1865 sous la direction de Jules Jaluzot (ancien de comptoir au Bon Marché). Le Printemps s’annonce parmi le plus élégant des Grands Magasins qui fleurissent à Paris. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle.. Jaluzot conçoit le magasin qui n’a ni la taille, ni l’architecture de celui que l’on connaît aujourd’hui mais qui reste le magasin le plus moderne de son temps qui offre la marchandise la plus variée sous un même toit. Il profite des transformations urbaines, pour installer sa«cathédrale du commerce» dans un quartier en pleine expansion. En 1881, le Printemps qui était éclairé au gaz, est dévasté par un incendie. En quelques mois, un nouvel édifice est reconstruit. Couvrant une superficie de 3000m², son éclairage est confié à une technique innovante, «l’électricité». Devant le succès de l’ancien magasin, un nouveau de 5000m² est construit en 1905.Jules Jaluzot, du fondateur du Printemps n'oubliera pas "ces innovations qui marquent le passage de l'ère des boutiquiers à celle des Grands Magasins".
Du point de vue architectural, les Grands Magasins sont "de véritables cathédrales du commerce moderne" (Zola)."Le palais était construit, le temple élevé à la folie dépensière de la mode. Il dominait, il couvrait un quartier de son ombre." Ecrit également Zola dans son roman Au bonheurs des dames.En effet, l' architecture du 2nd Empire se caractérise par un décor ornemental (sculptures, façades…) qui donnent l' aspect d' un décor de théâtre .En rénovant Paris, le baron Haussmann cherche à imposer des images de modernité. À travers les immeubles, il remodèle le pays qui devient davantage urbain et représentatif de la place de la bourgeoisie dans la société du 2nd Empire.
Nouveau À Lyon, le Grand Bazar est mis en place par Perrot en 1885 après avoir racheter les locaux du magasin "A la ville de Lyon", crée en 1857 par Jean Dabonneau, qui avait fait faillite. Comme le Printemps, le Grand Bazar est un parfait exemple de l'expansion des Grands Magasins à la fin du XIXe siècle lié aux révolutions industrielles. En effet, elles ont bouleverse la conception du commerce notamment a travers l'essor de l'industrie textile, le développement des transports et leur centralisation, la fabrication en série ainsi que l'augmentation du niveau de vie ont bouleversés leur fonctionnement. La naissance des grands magasins a bouleversé les habitudes avec, grâce à l' augmentation de la production et la multiplication des services à la clientèle, le développement des entrées libres, le droit d' entrer sans acheter, les prix fixes plutôt que les marchandages des ventes à petit bénéfice pour regonfler les ventes, acceptation des "rendus" qui préfigurent la garantie des produits, des ventes par correspondance (premier catalogue), des ventes spéciales ainsi que le développement de la publicité ou encore l' amélioration de l' éclairage.
Il faut souligner ainsi les passages où Zola insiste sur le caractère gigantesque de l'entreprise, sous ses trois aspects : les bâtiments, les étalages surchargés, la foule qui s'y presse." Cependant, les magasins vivaient, du monde assiégeait les ascenseurs, on s' écrasait au buffet et au salon de lecture, tout un peuple voyageait au milieu de ces espaces couverts de neige."
Ces modifications ont permis de répondre aux nouveaux objectifs des Grands Magasins : mettre à la porté du plu grand nombre, un maximum de produits. Les Grands Magasins illustrent parfaitement ces idées.Par ailleurs, les magasins se spécialisent en 7 secteurs (homme, femme, enfant, beauté, lingerie, accessoires, maison) et mettent en place de nouveaux service dont l' objectif est de "faciliter la vie du client" (carte Printemps, Accueil, retouches gratuites, vestiaires, encaissements rapides, achats groupés, liste de mariage, personnel en uniforme).Quand au personnel des Grands Magasins, il s'agit principalement des femmes (90%). Enfin, on peut dire qu' à la fin du XIXe siècle les Grands Magasins ont connus une expansion importante et sont toujours à la recherche d'innovations originales e susceptibles de croître encore l'ampleur de leur commerce, comme avec des marchandises de plus en plus exotiques (que les chefs de rayons achètent dans des foires internationales).
(Historiquement, les Grands Magasins sont nés de l' abolition des corporations (loi de chapelier de 1791) qui interdit de vendre des produits autres que ce qu'ils avaient fabriqués.Par ailleurs, en plus de la concentration des commerces dans le centre ville dont les transports en commun furent, sous la Restauration, des agents actifs, le développement des premiers ascenseurs des premières fenêtres horizontales (au Bon Marché notamment)., des premières fondations à air comprimé pour un bâtiment civil (au Printemps) sont aussi des facteurs de l'essor des Grands Magasins.)
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